Wednesday, October 04, 2006

avant je gueulais je gueulais tout haut pour rien
je lâchais des mots d'oiseaux de poux et de misère
depuis je suis devenu aphone avec plus rien dans le gosier
même plus l’alcool

ni sa folie
ni sa force


je rentrais à l'aube chez moi toutes les aurores
n’ayant plus la force d’être en bas
avec les cormorans vainqueurs
me narguant de leurs fientes
saoul
je faisais un trou dans mon manteau
pour laisser passer le vent
le vent de là bas et d'ailleurs

les mots je ne les pouvais pas
j'avais une tête pleine d'air
je n’écrivais plus
je m'étais enfui j'étais parti nulle part comme un courant d'air
tombant de mon échec

à force d'aller crier aux loups inutiles
je me suis menti à moi aussi

pour repasser le temps
j'ai mis ma tête à l'envers
et j'ai déroulé sur mon visage
les nuages gris

j'ai récité tout bas
comme une hirondelle un bateau ivre
au grelot d’un rouge-gorge au son des couleurs tango
j’ai récité le blues
au milieu d'un champ de vigne

je suis resté étalé seul à contempler le vide
j'ai dessiné un mouton sur le sable
puis j'ai effacé les traces de mon passage

aujourd’hui j'ai rangé ma peine
en me disant tout de même

pour tout cela le silence
pour tout cela le silence

2 Comments:

Blogger totagata said...

Parti moment
Tout au fond de nulle part
S'aperçut soudain
Bien tard
Qu'il ne restait rien
D'autrefois

Que des vignes
Et des souvenirs
Et de l'oubli

Etait-ce
La nouvelle vie rêvée ?

Donnez-moi
Aimez-moi
Ecoutez-moi
Venez-moi
Quittez-moi
Restez-moi
Fuyez-moi

Le vide a ses raisons
Sont-elles tristes ces raisons

Et cet ennui

9:42 AM  
Blogger soleilpremier said...

où est le vin nouveau ?
celui de nos promesses

il meurt il meurt sur la vigne

les raisons ne sont pas forcément tristes
elles sont inattendues

le vide est immobile maintenant

quand à l'ennui ...???

12:55 AM  

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