Tuesday, August 22, 2006

touriste du dedans
je promène l’infini
comme on promène son chien
sans laisse ni médaille

les pays de passage voyagent par ma voix
chanteur de silence

l’absolu sur la langue
bon à tout
bon à rien

et même à l’espérance

c’est debout que je lis
dans le livre des arbres
leurs rumeurs de pages
je traîne ma lenteur
sur le bord de l’instant
un peu de ciel
un peu de miel

un peu de mer aussi dans mes yeux

un vieux rêve de poche
comme un chagrin d’enfant
dans le ruisseau du cœur

les enjambées de René Char

sur les bords de la Sorgue

la couleur des mots

la douleur des cris
de Brel à Léo

les sourires de Brassens qui grignotent le temps

un peu du lac de Lamartine
un peu de lait
une part de neige

une part de pierre sous les cornes de l’espoir
les lignes d’Eluard caressant l’impalpable

les images en neige remontent vers les yeux
la folie dans sa cage sourit aux étoiles
un chaland plein d’écume où l’odeur a une âme
les parfums de la lumière dans un jardin la nuit

chaque mots emportent un peu de mon visage
dessinent mes premières rides

vous pouvez fouiller mes cris
décolorer mes images
bazarder mes paroles
mais ne laissez jamais fondre

le sucre de l’amour

mais ne laissez jamais fondre

le sucre de l’amour

avant même d’y avoir goûter

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