l’heure est venue d’apprendre ensemble et de tout partager
le berceau du torrent
les grandes mains du ciel
le ventre de la terre
d’où on entendra nos rires
le jour se lève de partout
nous sommes dans la lumière
et quand je regarde ailleurs
je te regarde encore
je m’enracine enfin dans la terre absolue
de la pierre à la branche
de la fleur à la planche
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai tant cherché la route je t’ai cherchée partout
par le sel et le miel
la salive et le sang
la lueur et la braise
par la glace et le feu
l’olive et la branche
par le sable et la source
je chante pour la terre
la racine et la feuille
le parfum de la vigne et la pulpe des fruits
la brume
la rosée et la mer tout entière
l’enfance et le parfum du lait
les astres en genèse
les volcans et les poulpes
la pierre si patiente et la flamme si brève
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié le malheur dans l’arrière cour
tu étais avec moi pour enterrer la haine et le billets de banque
pour déterrer le feu et le premier silex
ma main sur la table
la tienne sur le sable
soutiennent l’horizon avec le même geste
il y coule des fleuves qui débordent les doigts et versent des caresses
d’une poignée de terre
je t’apporte les germes
tous les parfums du monde
tu es partout pour moi
dans ce rai de lumière
cette source cachée
cette lueur jaune au ventre des lucioles
ce berceau
ce bateau
cette poule de lune qui picore la nuit
de cette larme tendre à la joue du silence
l’odeur de la noix fraîche dans un nid d’écureuil
tu agrandis mon souffle aux dimensions du monde
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié des mots sur la table à café
j’avais les tiens en tête
je t’ai relu hier
le temps que je porte sur moi c’est ta vie qui l’habille
quand je touche à deux mains ton visage
il n’y a plus d’ombre qui tienne
les cerfs volants des branches s’envolent vers le ciel
on les pousse du regard jusqu’à la ligne d’horizon
le vent est une chaise où nos rêves s’attardent
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié ma veste dans l’arrière saison
j’avais tes yeux sur moi comme une seconde peau
mes larmes en collier sont devenues des rires
peu importe où je mange
il y a toujours une chaise et un couvert en plus
je t’attends sur le seuil
une orange à la main
ou un panier de fraises
je t’écris quand je marche
j’apprends des mots d’amour aux choses qui m’entourent
elles sauront te parler
peu importe où je vais
c’est en toi que j’avance
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai perdu mes lunettes dans un livre d’images
je ne lis bien qu’avec tes yeux
j’inverse le silence sur nos routes jumelles
d’un automne un peu frêle
tu as fait du bonheur
la neige des bonhommes fait sourire l’hiver et japper tous les chiens
mon bras sur ton épaule agrandit l’espérance
le printemps se prépare dans les graines
des ombres de pensées affleurent dans les branches
les pierres s’interrogent
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’apprends le poids des larmes sur la roche du réel
la vraie couleur de l’herbe
le visage de la foudre
les lignes sur la main dont on oublie la trace
l’herbe croît malgré la neige
les enfants jouent malgré la guerre
à la marelle avec un bout d’obus
à la corde à sauter entre les champs de mines
les fleurs poussent encore derrière les barbelés
je murmure je t’ aime contre le mur du son
je te prend dans mes bras pour prolonger la vie
l’homme amoureux se perd et se trouve dans l’autre
dans ce qui reste d’âme parmi les heures dures et nous sauve du reste
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
le cri m’est revenu comme un pain qu’on poignarde
familier des blessures je persiste à aimer
il faut aux pierres nues les petits pas de l’eau
un soleil aux oiseaux
un ver dans la pomme
un silence dans le bruit et des mots pour le dire
je suis debout
l’âme ouverte aux orages
aux arcs en ciels
aux vents
je suis debout
la mauvaise graine semée entre les barbelés
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai perdu le sommeil dans le tissu des mots
l’herbe croît dans mon crâne à la place des idées
j’écope les croyances qui alourdissent l’homme
je ne veux rien porter qu’un murmure d’amour et retenir le temps dans l’instant qui s’échappe
l’étincelle qui brille dans les regards
nous apprendrons la vie et la lumière cachée dans le secret des ombres
le bout du monde en nous et sa chaleur tapie jusqu’au cœur des roses
la santé du plaisir ondoyant sous les doigts
nous nous aimons debout dans les menaces qui nous cernent
la route seule est réelle
les toits sont éphémères
nous marcherons ensemble jusqu’au bout pour retrouver la source
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié mes gants sur un banc
je pensais à ta main sur la mienne
plus chaude que la laine
j’ai mis tes mots sous mon poème pour qu’il se tienne debout
la source parle quand je nomme la terre
l’espoir dans l’eau noire fait des bulles de lumière
nous effaçons le temps sur la carte du ciel
l’enveloppe des mots se décante devant la transparence
ce que je vide en moi
je le retrouve en toi
je ne perds plus rien
sauf mes vieilles mitaines
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
le berceau du torrent
les grandes mains du ciel
le ventre de la terre
d’où on entendra nos rires
le jour se lève de partout
nous sommes dans la lumière
et quand je regarde ailleurs
je te regarde encore
je m’enracine enfin dans la terre absolue
de la pierre à la branche
de la fleur à la planche
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai tant cherché la route je t’ai cherchée partout
par le sel et le miel
la salive et le sang
la lueur et la braise
par la glace et le feu
l’olive et la branche
par le sable et la source
je chante pour la terre
la racine et la feuille
le parfum de la vigne et la pulpe des fruits
la brume
la rosée et la mer tout entière
l’enfance et le parfum du lait
les astres en genèse
les volcans et les poulpes
la pierre si patiente et la flamme si brève
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié le malheur dans l’arrière cour
tu étais avec moi pour enterrer la haine et le billets de banque
pour déterrer le feu et le premier silex
ma main sur la table
la tienne sur le sable
soutiennent l’horizon avec le même geste
il y coule des fleuves qui débordent les doigts et versent des caresses
d’une poignée de terre
je t’apporte les germes
tous les parfums du monde
tu es partout pour moi
dans ce rai de lumière
cette source cachée
cette lueur jaune au ventre des lucioles
ce berceau
ce bateau
cette poule de lune qui picore la nuit
de cette larme tendre à la joue du silence
l’odeur de la noix fraîche dans un nid d’écureuil
tu agrandis mon souffle aux dimensions du monde
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié des mots sur la table à café
j’avais les tiens en tête
je t’ai relu hier
le temps que je porte sur moi c’est ta vie qui l’habille
quand je touche à deux mains ton visage
il n’y a plus d’ombre qui tienne
les cerfs volants des branches s’envolent vers le ciel
on les pousse du regard jusqu’à la ligne d’horizon
le vent est une chaise où nos rêves s’attardent
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié ma veste dans l’arrière saison
j’avais tes yeux sur moi comme une seconde peau
mes larmes en collier sont devenues des rires
peu importe où je mange
il y a toujours une chaise et un couvert en plus
je t’attends sur le seuil
une orange à la main
ou un panier de fraises
je t’écris quand je marche
j’apprends des mots d’amour aux choses qui m’entourent
elles sauront te parler
peu importe où je vais
c’est en toi que j’avance
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai perdu mes lunettes dans un livre d’images
je ne lis bien qu’avec tes yeux
j’inverse le silence sur nos routes jumelles
d’un automne un peu frêle
tu as fait du bonheur
la neige des bonhommes fait sourire l’hiver et japper tous les chiens
mon bras sur ton épaule agrandit l’espérance
le printemps se prépare dans les graines
des ombres de pensées affleurent dans les branches
les pierres s’interrogent
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’apprends le poids des larmes sur la roche du réel
la vraie couleur de l’herbe
le visage de la foudre
les lignes sur la main dont on oublie la trace
l’herbe croît malgré la neige
les enfants jouent malgré la guerre
à la marelle avec un bout d’obus
à la corde à sauter entre les champs de mines
les fleurs poussent encore derrière les barbelés
je murmure je t’ aime contre le mur du son
je te prend dans mes bras pour prolonger la vie
l’homme amoureux se perd et se trouve dans l’autre
dans ce qui reste d’âme parmi les heures dures et nous sauve du reste
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
le cri m’est revenu comme un pain qu’on poignarde
familier des blessures je persiste à aimer
il faut aux pierres nues les petits pas de l’eau
un soleil aux oiseaux
un ver dans la pomme
un silence dans le bruit et des mots pour le dire
je suis debout
l’âme ouverte aux orages
aux arcs en ciels
aux vents
je suis debout
la mauvaise graine semée entre les barbelés
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai perdu le sommeil dans le tissu des mots
l’herbe croît dans mon crâne à la place des idées
j’écope les croyances qui alourdissent l’homme
je ne veux rien porter qu’un murmure d’amour et retenir le temps dans l’instant qui s’échappe
l’étincelle qui brille dans les regards
nous apprendrons la vie et la lumière cachée dans le secret des ombres
le bout du monde en nous et sa chaleur tapie jusqu’au cœur des roses
la santé du plaisir ondoyant sous les doigts
nous nous aimons debout dans les menaces qui nous cernent
la route seule est réelle
les toits sont éphémères
nous marcherons ensemble jusqu’au bout pour retrouver la source
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
j’ai oublié mes gants sur un banc
je pensais à ta main sur la mienne
plus chaude que la laine
j’ai mis tes mots sous mon poème pour qu’il se tienne debout
la source parle quand je nomme la terre
l’espoir dans l’eau noire fait des bulles de lumière
nous effaçons le temps sur la carte du ciel
l’enveloppe des mots se décante devant la transparence
ce que je vide en moi
je le retrouve en toi
je ne perds plus rien
sauf mes vieilles mitaines
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime
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