Saturday, June 17, 2006

cent dix huitième jours sans une seule goutte d’alcool
l’automne au bout du chemin a tourné la page
le temps passe vite ainsi le feu s’éteint
et quand le fleuve se tait il est neuf heures déjà
je reste avec un grand désert sur les bras

une pierre plus tard
la route et ses bandes blanches
déshabillent la nuit des lumières électriques

trois pierres plus loin
la route apprend l’aube comme un poème
et s’offre le plaisir d’un baiser à l’horizon

cinq pierres plus tard
assis autour de la table lasse
il nous reste peu d’étoiles à dégriffer

sept pierres plus loin
quand l’espoir ne dissimule plus l’ennui de nos murs
et que le jour s’effiloche à faire pleurer les brouillards
j’écris comme pour tout effacer

neuf pierres plus tard
par-dessus la fumée de nos cigarettes
nos rires soudain repoussent la nuit

2 Comments:

Blogger ADN1974 said...

bonjour,
je viens de découvrir votre page.
"dégriffer des étoiles", voilà une image ambiguë: jolie et terrifiante: penser qu' un individu peut faire ce genre de chose et lire dans ces poèmes son incapacité à se dresser au dessus d' un monde qui lui courbe l' échine...je ne sais si vous apprécier les commentaires sur votre blog...je continue la lecture...merci, à bientôt...

2:27 AM  
Blogger soleilpremier said...

J'apprécie les commentaires et les votres sont les bienvenues.Effectivement l'image est jolie et terrifiante mais le vers exacte est "il nous reste peu d'étoile à dégriffer" et la table est "lasse" ce qui inclut l'incapacité des protagonistes (à l'occurence le poète et ses amis)à justement se dresser au dessus d'un monde qui leur "courbe l'échine" comme vous dites. Ce qui laisse sous entendre qu'autrefois (durant leur jeunesse, leur adolescence ou bien imbibé d'alcool!!!)ils pouvaient se le permettre

Voilà.Je sais pas si cet essai d'explication vous convient mais n'hésiter pas à laisser vos questions et/ou vos commentaires.
A bientôt

5:09 AM  

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