Saturday, February 24, 2007

c'était l'heure des soirs quand les toits s'apprêtent pour dormir
c'était l'automne il faisait déjà froid
les feuilles du tilleul tombaient laissant la branche morte

le brouillard remontait pour suspendre sa trame
le bruit lointain d'un bal arrivais jusqu'à nous
la valse s'égrenait et nous allions ensemble

par les prés bleus de lune au bord de l'eau tremblante

la valse s'égrenait et nous allions ensemble

nous nous embrassions à peine un peu je me souviens

Saturday, February 17, 2007

Alpes de Haute Provence
on a relié les vallées
a droite de la nouvelle route se dresse le vieux chalet
son comptoir frustre
ses chambres vides
poussiéreuses

sur le seuil
impassible
la Sagesse
un jeune homme se présente avec des livres et des manuscrits
elle lui concède la plus vaste des chambres

il ne parle plus à personne

sinon le soir
face au vin translucide qu’elle lui offre

Saturday, February 10, 2007

le jour se lève sur une autre époque
sur les grandes marches prés du bassin
à l’endroit où nous étions assis

je me souviens de l’eau limpide
de la chanson des lavandières
et d’un fracas

je me souviens ensuite de l’air de l’air
ôtez vous donc un peu de mon chemin

O Mélancolies O Solitudes mes amies
de nouveau je vous aperçois
dans la lumière des moustiques

je me souviens d’une cour d’école
sans herbes ni cerceau sur les cailloux
c’est déjà de l’histoire ancienne

c’est bête à dire mais le soleil brille et il pleut
ici on entend quelque fois quelqu’un
et toujours la même musique du gravier

mamie est morte il y a du vent sur la plage
glaces pistaches boissons fraîches
et vaguelettes

mamie est morte il y a du blanc sur la page

je me souviens de l’eau limpide
de la chanson des lavandières
d’un autre langage

de notre langue
de notre langue aux doux et durs accents



Friday, February 02, 2007

Vodka :

un reflet gris prélude l’ivresse et dans l’embrasure de la lune se distingue la première solitude

d’autres ailleurs sont à contempler
d’autres vieilles étincelles

les peines toujours tenaces
la pluie ici où là

qu’importe la couleur des cieux
si chaque nuit les emporte
si l’étoile décline
si la mort traverse

ainsi la brume se disperse aux portes enfin ouvertes d’un nouvel été

Whisky :

La nuit réclame au long des heures ultimes une part des secrets qu’il reste à répandre encore