Monday, July 31, 2006

O Places de ma ville
au verso de la plage blanche
s'inscrit la pluie de vos fontaines
avant les battements de cœur de l’aube

si j'écoute cette rumeur
c'est que je veux vous suivre au fil des halètements de la planète

et semer sur les routes à l'intention des hommes sans mémoire

les cailloux de la solitude

Monday, July 24, 2006

il est en moi le temps des arbres
depuis que nous avons fait l’amour

endormie sur le lit
couverte de tes seules paupières

ne prête pas attention à la peur
ne dis pas toujours
ne dis pas jamais

laisse le monde aller de l’avant

il est en toi le temps des arbres
depuis que nous avons fait l’amour

enveloppée de plaisir
pareille à l’œil noyé de larmes

ne prête pas attention à la peur
ne dis pas toujours
ne dis pas jamais

laisse le monde aller de l’avant

il est en nous le temps des arbres
depuis que nous avons fait l’amour

Monday, July 17, 2006

certains prétendent que les étés n’existent plus
alors j’ai arraché les racines de l’automne
éprouvant son goût dans la voix qui épelle chaque heure
anticipant l’aube

cet hiver il n’y a pas assez de feuilles dans les arbres pour nos doigts
j’en oubli les catéchismes du littoral
la fin de l’ambiguïté des chansons
le silencieux énoncé des étoiles

certains prétendent que les étés n’existent plus
dans l’attente je contemple le lointain et mon enfance
l’hésitation des après midi
la diction des vignes mortes

cet hiver il n’y a pas assez de feuilles dans les arbres pour nos doigts
le crépuscule tombe avec l’éternité
et je te parle d’illusions
à chaque changement de saisons et d’amours

certains prétendent que les étés n’existent plus
ils se trompent ils se trompent car
Léo notre fils est né le 6 mars à 17 h
Je suis PAPA !!!

Sunday, July 09, 2006

cinq mois et vingt et un jours sans une seule goutte d’alcool
la prochaine heure sera un véritable enfer
j’entends le corbillard des éboueurs
le murmure du frigidaire

par le grillage de l’attente
je laisse l’espoir égrener ses ombres
dehors le givre est resté seul avec nos cicatrices
la rosée reste à terre Qui donc a tant pleuré ?

je n’ai pas dit au balayeur ma peine
c’est un jour comme un autre un jour sans oiseaux
je suis là debout regardant les étoiles
maintenant je sais ce qu’est la solitude

la mer à l’aube pardonne à l’horizon

Saturday, July 01, 2006

l’heure est venue d’apprendre ensemble et de tout partager
le berceau du torrent
les grandes mains du ciel
le ventre de la terre
d’où on entendra nos rires

le jour se lève de partout
nous sommes dans la lumière
et quand je regarde ailleurs
je te regarde encore

je m’enracine enfin dans la terre absolue
de la pierre à la branche
de la fleur à la planche

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai tant cherché la route je t’ai cherchée partout

par le sel et le miel
la salive et le sang
la lueur et la braise

par la glace et le feu
l’olive et la branche
par le sable et la source

je chante pour la terre
la racine et la feuille
le parfum de la vigne et la pulpe des fruits

la brume
la rosée et la mer tout entière
l’enfance et le parfum du lait

les astres en genèse
les volcans et les poulpes
la pierre si patiente et la flamme si brève

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai oublié le malheur dans l’arrière cour
tu étais avec moi pour enterrer la haine et le billets de banque
pour déterrer le feu et le premier silex

ma main sur la table
la tienne sur le sable
soutiennent l’horizon avec le même geste
il y coule des fleuves qui débordent les doigts et versent des caresses
d’une poignée de terre
je t’apporte les germes
tous les parfums du monde

tu es partout pour moi
dans ce rai de lumière
cette source cachée
cette lueur jaune au ventre des lucioles
ce berceau
ce bateau
cette poule de lune qui picore la nuit

de cette larme tendre à la joue du silence
l’odeur de la noix fraîche dans un nid d’écureuil
tu agrandis mon souffle aux dimensions du monde

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai oublié des mots sur la table à café
j’avais les tiens en tête
je t’ai relu hier

le temps que je porte sur moi c’est ta vie qui l’habille
quand je touche à deux mains ton visage
il n’y a plus d’ombre qui tienne

les cerfs volants des branches s’envolent vers le ciel
on les pousse du regard jusqu’à la ligne d’horizon
le vent est une chaise où nos rêves s’attardent

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai oublié ma veste dans l’arrière saison
j’avais tes yeux sur moi comme une seconde peau
mes larmes en collier sont devenues des rires

peu importe où je mange
il y a toujours une chaise et un couvert en plus

je t’attends sur le seuil
une orange à la main
ou un panier de fraises


je t’écris quand je marche
j’apprends des mots d’amour aux choses qui m’entourent
elles sauront te parler



peu importe où je vais
c’est en toi que j’avance
c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai perdu mes lunettes dans un livre d’images
je ne lis bien qu’avec tes yeux
j’inverse le silence sur nos routes jumelles

d’un automne un peu frêle
tu as fait du bonheur

la neige des bonhommes fait sourire l’hiver et japper tous les chiens
mon bras sur ton épaule agrandit l’espérance
le printemps se prépare dans les graines
des ombres de pensées affleurent dans les branches
les pierres s’interrogent

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’apprends le poids des larmes sur la roche du réel
la vraie couleur de l’herbe
le visage de la foudre
les lignes sur la main dont on oublie la trace

l’herbe croît malgré la neige
les enfants jouent malgré la guerre
à la marelle avec un bout d’obus
à la corde à sauter entre les champs de mines

les fleurs poussent encore derrière les barbelés

je murmure je t’ aime contre le mur du son
je te prend dans mes bras pour prolonger la vie

l’homme amoureux se perd et se trouve dans l’autre
dans ce qui reste d’âme parmi les heures dures et nous sauve du reste

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

le cri m’est revenu comme un pain qu’on poignarde
familier des blessures je persiste à aimer

il faut aux pierres nues les petits pas de l’eau
un soleil aux oiseaux
un ver dans la pomme
un silence dans le bruit et des mots pour le dire




je suis debout
l’âme ouverte aux orages
aux arcs en ciels
aux vents

je suis debout
la mauvaise graine semée entre les barbelés

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai perdu le sommeil dans le tissu des mots
l’herbe croît dans mon crâne à la place des idées
j’écope les croyances qui alourdissent l’homme
je ne veux rien porter qu’un murmure d’amour et retenir le temps dans l’instant qui s’échappe
l’étincelle qui brille dans les regards

nous apprendrons la vie et la lumière cachée dans le secret des ombres
le bout du monde en nous et sa chaleur tapie jusqu’au cœur des roses
la santé du plaisir ondoyant sous les doigts

nous nous aimons debout dans les menaces qui nous cernent
la route seule est réelle
les toits sont éphémères
nous marcherons ensemble jusqu’au bout pour retrouver la source

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime

j’ai oublié mes gants sur un banc
je pensais à ta main sur la mienne
plus chaude que la laine

j’ai mis tes mots sous mon poème pour qu’il se tienne debout
la source parle quand je nomme la terre
l’espoir dans l’eau noire fait des bulles de lumière

nous effaçons le temps sur la carte du ciel
l’enveloppe des mots se décante devant la transparence
ce que je vide en moi
je le retrouve en toi

je ne perds plus rien
sauf mes vieilles mitaines

c’est aujourd’hui toujours que je t’aime