Sunday, November 27, 2005

derrière la muraille d’ozone sous un chapeau de pluie j’ai gratté la terre jusqu’aux vertèbres pour creuser un tunnel enfouir ma joie mes rêves mes errances au pays des fièvres crépusculaires cette nuit l’insomnie recouvre la prairie tissée de jonquilles au réveil le joueur de guitare au sommet de l’arbre rapièce le vent sur la route ébréchée les désirs s’organisent à flanc de pic et d’usine un cri d’aigle pourfend le ciel comme une alarme enfanté par les nébuleuses je reviens au village ensorcelé par l’alouette des champs le frisson rageur mon cœur épouse la métropole ses lignes à haute tension

Sunday, November 20, 2005

la nuit se fane tout au fond de notre jardin où se posent les roses lorsque septembre parle les langues de l’hiver en figeant les lendemains

les feuilles se mélangent dans le bouillonnement où se tissent les jours les bonheurs à venir des soleils si grands que peu s’en souviennent

à tout regarder et jamais rien n’entrevoir ici s’achève le voyage au bord des heures qui déjà ne sont plus

il faut chanter encore et que tu retiennes les mots et l’amour des jours prochains qui seront encore encore et toujours

toujours c’est aujourd’hui hier et demain
des rues des salles très douces à traverser
les grands boulevards vides et sonores des villes

quelqu’un d’ailleurs a mis la mer dans le paysage et tout mélangé pour dire voici des vagues et des fous qui font semblant d’être dans le ciel des persiennes des jalousies

moi je ne vois qu’une flaque au fond de notre jardin où s’épuisent les roses lorsque septembre parlent des songes de l’hiver en figeant les lendemains

Sunday, November 13, 2005

quinzième jour sans une goutte d’alcool
le ciel déborde
la mer a disparu avec la mémoire des vagues

mais comme arrive l’automne je crois encore aux légendes
mes pas sont pleins d’eau pour caresser la terre
mes mains sont pleines d’épines qui cherchent à s’adoucir
mes yeux sont pleins de soif sur les flaques d’images
mon cœur bat dans le tic tac des pommes
le grain vert des vignes
la paille et l’épi

puis dans mon regard
il y a la première minute où je t’ai vu
et surtout tes lèvres pour lesquelles la nuit cesse d’étouffer le monde

Saturday, November 05, 2005

un jour nous irons marcher au bord du sable pour oublier l’existence des rues
les maisons seront pour nous de grands nuages bleus perdus au fond des souvenirs.
les yeux grands ouverts au moment où la foudre détruis sauvagement les toits luisants des maisons en brique

les arbres sentent la terre humide et les sentiers descendent jusqu’aux paumes des tes mains