Saturday, January 28, 2006

les tambours de l'été proclament l’enfantement
ils battent le rappel aux épouvantails
vent du mois d’Août
vent chaud et lourd
on sent bouger une promesse d’orage
c'est l'épopée des moissons
l'incroyable croisade des blés
chaque épi est un défi
un talisman
et déjà un refuge
les mots se font semences
confiés au silence
ils renaîtront multiple
et chaque grain vaudra son pesant d'espérance

cette fois encore les vieilles légendes ne seront pas oubliées
par delà notre parole nous avons perpétué le rite
ma femme repose à mes côtés
demain le réveil sera d’une belle couleur jaune

Sunday, January 22, 2006

je ne veux plus compter les cheveux et la paille la poussière dans tes yeux l'éphémère du vent les cils de tes paupièreset ces litres de larmes je ne veux plus compter les mots qu'on n'entend pasles nuits sans sommeil

dans la désespérance les maisons qui s'écroulent les enfants qui s'enfuient les vieux corps retrouvés tristes de vivre encore je ne veux plus compter les maçons de pagaille les pécheurs de misère à la dent ricanante les charmeurs d'imbéciles ou d'innocents

peut être je ne veux plus compter sur mes doigts puisque ta main me suffit pour trouver le bonheur

Sunday, January 15, 2006

trente deuxième jours sans une seule goutte d’alcool
septembre s’évade de mes mains
je ne retiens de lui qu’un seul jour
que je planterai chaque matin
au beau milieu de nos paumes

au dessus de la pluie le soleil meurt de soif
il y a des traces de silence sur le sable
parfois je me sens comme lui
j’épouse le temps de ma solitude
mais j’en oubli le goût du vent
quand il soulève la robe des sources

quelques feuilles tombent de fatigue par le refus de la sève
il serait inconvenant de briser le murmure de nos pas
dans la pauvre nuit des bistrots vides
trois ivrognes dégainent une chanson d’amour

on ne sait plus la distance qui sépare le ciel du monde
de toi à moi de toi à moi de toi à moi
pas même l’espace d’un enfant

Wednesday, January 11, 2006

échographie du 5ème mois
Léo mon gosse
s'annonce...
youpli!!!youpla!!!


P.S: si c'est pas de la poésie, je m'y connais pas!!!

Friday, January 06, 2006

sur le boulevard les filles se pressent jusqu’à des portes qui les dérobent toujours trop tôt
sur leurs jambes le ciel déverse des rougeurs changeantes
on voudrait alors dire au soir de repasser plus tard de rallonger le crédit
on en viendrait à maudire les premières étoiles qui poussent des toits
on en viendrait à considérer la nuit à la grâce d’un long regret

sur le boulevard le soir le vin disperse ses chaleurs relance l’été
à travers les voix se laisse entendre une peine
il y aura peut être encore un hiver à traverser et de longs tremblements pour annoncer les larmes
on laisse alors s’allonger la joie
et tout au bout d’un dernier rire un bruit de pas de feuilles froissées

au coin du boulevard et de la dernière rue la brume arrondie l’ombre de deux amants
prolonge leurs baisers

sur le boulevard des fenêtres sont encore allumées
le sommeil n’est pas à la portée de tous
question de moyen sans doute ou de nécessité

regarder la nuit s’y rouler
oublier l’existence lointaine des jours et les pleins ciels qui blessent de part en part
taire ce qui veut hurler
insomnie
peut être le seuil d’un premier rêve à défaire

au 29 du boulevard je me souviens de toutes celles et des quelques lignes écrites enfoncées de solitude et d’impuissance
je me souviens de doux crépuscules
je me tourne vers l’autre côté pour reprendre la route
advienne que pourra

au coin du boulevard et de la dernière rue la brume arrondie l’ombre de deux amants
prolonge leurs baisers
appuie leurs caresses jusqu’à l’impasse

Wednesday, January 04, 2006

si tu me dis que le temps est parti cueillir des fleurs dans les hautes terres d’Ecosse
je te répondrai par un sourire

si tu me dis que ce soir nous pouvons longer toutes les cataractes
caresser la surface des astéroïdes
et nous doucher à l’abri des météores
je te croirai bien entendu je te croirai

la vérité est une histoire d’amour après un verre de vin
ou la paresse des amants dans un café un peu lasse

si tu me dis que les songes et la mer sont à portée de main
je te prendrai dans mes bras et éteindrai la lumière

nous ferons l’amour
car dehors il fait un froid de chien
et l’hiver est infidèle en Mars